Du 19 au 25 mai 2025, les entreprises des Pays de la Loire étaient invitées à relever le Défi mobilité en mobilisant leurs équipes à utiliser des modes de transports plus durables pour leurs trajets domicile-travail. Et à « ce petit jeu », l’entreprise du Loroux-Bottereau Filling Distribution s’est particulièrement distinguée en franchissant la ligne d’arrivée en première position dans les catégories « entreprises en Sèvre & Loire » et « entreprises de 6 à 20 personnes des Pays de la Loire ».
Pour récompenser leurs premières places et la mobilisation de toute l’entreprise à réinventer ses trajets du quotidien, les équipes se sont vues remettre, par Emmanuel Rivery, Vice-Président au Développement économique de la Communauté de communes Sèvre & Loire, une affiche en guise de trophée. Un modèle unique spécialement créée pour l’occasion par l’illustratrice locale Valérie Lefort.
Tout pour la guitare : l'instrument roi
Arrivée en 2006 au Loroux-Bottereau pour souffler sa première bougie, l’entreprise Filling Distribution célèbre cette année ses 20 d’existence depuis sa création en 2005, dans le quartier de Pigalle où tout a commencé, sous l’impulsion du duo Nicolas et Julien.
La société d’importation et de distribution de matériel de musique pour les professionnels s’est faite la spécialiste des accessoires de guitare : amplificateurs, pédales, adaptateurs, contrôleurs, accordeurs, compresseurs, etc.
Dans cet accord, Filling Distribution représente essentiellement des marques américaines et japonaises et vend ses produits pour le marché européen.
L’entreprise qui compte aujourd’hui 10 collaborateurs va par ailleurs se remettre, à partir de la rentrée de septembre, sur les produits audios, type micro et enceintes de monitoring, à destination des professionnels. Elle lancera quatre marques d’audios professionnelles dont une marque de monitoring assez connue.
Côté responsabilité sociale et environnementale, si Filling Distribution ne s’attache pas à s’étiqueter de label, elle cultive discrètement depuis plusieurs années son engagement pour une transition écologique et sociale. L’année 2020 et la pandémie de Covid marquera, en interne, une bascule de cet engagement avec la création de groupes de travail pour toujours chercher à s’améliorer.
Chez Filling Distribution, les transitions occupent la pole position
Entretien avec Julien Carlier, fondateur et dirigeant de Filling Distribution.
Le Défi mobilité des Pays de la Loire est un événement qui donne la possibilité aux établissements professionnels de réinventer la mobilité de leurs collaborateurs sur les trajets domicile-travail. Pourquoi avez-vous décidé de participer à l’édition 2025 du Défi mobilité ?
Julien Carlier : « C’est un peu la continuité de choses entamées dans l’entreprise depuis plusieurs années, et qui ont pris une autre ampleur avec le Covid, en faveur d’une transition écologique et sociale.
On va dire que la pandémie a fait, comme chez beaucoup, accélérer les choses. Et pour nous ça a abouti à la création de cercles de réflexions autour de thématiques diverses et variées sur la transition non seulement écologique mais aussi sociale. Le volet social est un point d’ancrage à tout cela, c’est un socle fondamental.
Même si le management a toujours été relativement familial, la première idée a été de revoir complètement notre organisation du travail et les processus décisionnels, pour imaginer une organisation beaucoup plus horizontale. On a mis en place 4 groupes de travail pour remettre en cause absolument tout ce qu’on faisait : la gestion de nos espaces verts, toute notre logistique, nos relations extérieures, nos déplacements commerciaux, etc.
Au final, on a dû passer trois années à changer nos process au regard de cet engagement écologique et social. Pour y arriver, et se dégager le temps nécessaire à la réflexion et la mise en œuvre, nous étions passés à la semaine de 4 jours alternée. C’est-à-dire une semaine sur deux.
Et du coup, pourquoi le Défi mobilité, eh bien on avait jusqu’ici fait la fresque du climat, Ma Petite Planète, et d’autres ateliers. Donc le défi mobilité s’est présenté comme un challenge parmi d’autres, dans la suite de cette logique-là. »

Comment avez-vous réussi à mobiliser toute votre équipe, et pas seulement les habitués à la mobilité durable, durant la semaine du Défi mobilité ?
JC : « Ça s’est fait assez naturellement. Je n’impose plus grand-chose depuis pas mal d’années. C’est plutôt un partage. Donc très simplement, j’ai lancé un appel spontané à tout le monde pour savoir s’ils étaient intéressés ou pas par le challenge. Et à la grande majorité ils ont répondu : ok on y va !
Certains membres de l’équipe avaient déjà des habitudes avant le Défi mobilité de venir au travail à vélo ou de covoiturer régulièrement. On a juste intensifié et démocratisé ces pratiques durant la semaine du défi. »
Que gardez-vous de cette expérience ?
JC : « Je pense que chacun en gardera quelque chose à sa manière, que ce soit pérenne ou non. Par exemple, Carine n’a pas quitté son vélo depuis la fin du défi il y a 1 mois et demi. Moi, je n’étais jamais venu au travail à vélo. J’ai fait toute une semaine Le Landreau-Le Loroux-Bottereau puis maintenant je vais continuer à faire l’aller-retour à vélo tous les mercredis. L’événement du Défi mobilité permet de venir créer des habitudes. »
Est-ce que sur les questions de mobilité, ou même de transition écologique au sens large, vous vous faites accompagner par des associations environnementales ?
JC : « J’aime bien faire les choses en interne et un peu à notre sauce. Je trouve que bien faire les choses entre nous, avoir de l’impact entre nous, c’est déjà super : aujourd’hui ce sont 10 personnes plus toutes celles qui gravitent autour de nous. Notre dynamique passe vraiment par le partage, ensemble. »
Selon vous, quels sont les bienfaits d’une mobilité durable et d’agir pour la transition écologique pour une entreprise ?
JC : « En l’occurrence, je prendrais encore un peu plus de hauteur. Je dirais que tout ce qui est mis en place ici, ces attentions entre nous, la manière dont on travaille ensemble, la diversité des choses qu’on partage et ces défis qu’on peut se donner, tout ce mélange vient créer un univers peut-être plus résilient qui nous permet de mieux appréhender les difficultés ou les moments plus pénibles. Dès qu’on injecte du sens dans ce qu’on fait collectivement je pense que la vie en entreprise devient plus facile, plus joyeuse. »
Ça me fait penser au rôle du chef d’entreprise, et j’aimerais avoir votre avis si c’est du rôle d’un chef d’entreprise de montrer l’exemple à ses équipes ?
JC : « Oui, dans le sens où, en général, ce que je ne remets pas en cause, qu’il s’agisse d’un management plus vertical ou une gouvernance beaucoup plus partagée, c’est le rôle d’un leader. Une entreprise a besoin de quelqu’un qui insuffle une dynamique. »
Merci pour cet entretien qui va toucher à sa fin. Si j’ai une dernière question c’est de savoir s’il y a quelque chose qu’on ne se serait pas dit sur le volet des transitions et que vous souhaitez nous partager ?
JC : « Oui, l’alimentation, parce que c’est toujours ce qui, pour moi, est le plus important et qui continue à m’effrayer le plus au regard de l’état actuel des choses. L’alimentation est notre premier besoin fondamental, et le levier le plus important qu’on a en tant qu’individu pour agir dans la transition écologique et sociale. Nous nous devons, je crois, de repenser sérieusement notre alimentation.
C’est un sujet vraiment global, et je crois qu’on gagnerait tous à s’interroger sur nos modes de consommations alimentaires. L’alimentation, c’est quand même la base de la base, et si on n’arrive pas là, à changer nos habitudes, je ne sais pas comment on pourrait y arriver sur d’autres sujets comme l’énergie et de la mobilité. Car évidemment, tous les sujets de la transition sont liés. »
